Réunion publique du mardi 17 avril 2018 (Article DNA)

Près d’une cinquantaine de personnes étaient présentes ce mardi 17 avril à l’ancienne école maternelle de Mothern pour en apprendre davantage sur les travaux de rénovation de l’église catholique

« Il y a deux ans et demi, les cordistes qui ont remplacé le paratonnerre et le coq [au sommet du clocher de l’église Notre-Dame-de-la-Visitation] ont signalé des manques dans la partie sommitale, à l’origine d’infiltrations », a rappelé le maire de Mothern Marie-Bernadette Butzerin en introduction à la réunion publique de ce mardi 17 avril. Ces infiltrations ont fait pourrir le bois qui soutient la croix et le coq, ce qui n’assure plus leur bon maintien. »

Tout faire tant qu’il y a de l’argent

Les travaux les plus urgents concernent donc le remplacement du cône en zinc et du poinçon en bois qui supportent la croix — endommagée par la rouille, elle sera restaurée. Les tuiles du bulbe du clocher, contenant de l’amiante et manquantes par endroits, seront remplacées par des ardoises naturelles. Lors de ces opérations, le paratonnerre sera déposé.

Concernant le chœur et la nef, le problème se situe au niveau de la toiture avec des tuiles qui ne sèchent pas, des lattes pourries… La couverture sera à refaire et les tuiles seront régulièrement fixées pour éviter qu’elles ne s’envolent par fort vent comme c’est le cas actuellement. Le remplacement de la zinguerie permettra de lutter contre les infiltrations au niveau des différents corps du bâtiment, d’autant que par endroits, des tôles de rive manquent. La charpente, « en relativement bon état », sera traitée et les lattes refaites.

Le crépi au ciment, attaqué par un champignon surtout sur le clocher, sera remplacé par un crépi à la chaux. Une autre intervention concernera les couvertines en zinc, tandis que les encadrements en grès seront nettoyés par aérogommage.

« Quand on lance des travaux, on a toujours des surprises. Si déjà l’échafaudage est en place, autant mener tous les travaux. Les subventions se raréfient, les dotations de l’État diminuent. Il faut agir quand les financements sont encore possibles », a considéré Marie-Bernadette Butzerin, qui précise qu’il s’agira d’une rénovation à l’identique (la fenêtre du toit du bulbe sera conservée) pour pouvoir toucher les subventions de la Région et de la Fondation du patrimoine.

Le maire avait en effet contacté la Région Grand Est il y a plus d’un an et a déposé un dossier, attendant une subvention de 100 000 euros qui doit encore être validée.

Le montant des travaux s’élève à 155 000 euros hors taxes pour le clocher avec désamiantage et 227 000 euros HT pour le chœur et la nef. Soit, avec la maîtrise d’œuvre, 420 000 euros HT. Pour les financer, la commune et le conseil de fabrique ont signé le 5 avril une convention de souscription avec la Fondation du patrimoine et lancé un appel aux dons, qui seront abondés par la Fondation. Le reste sera à la charge de la commune, qui n’aura pas recours à l’emprunt. Pour savoir si les travaux du chœur et de la nef pourront être menés, financièrement parlant, « il est important pour nous de connaître le montant des dons versés avant le mois de juin », a fait valoir Marie-Bernadette Butzerin.

Cinq mois de travaux

Pour rassurer l’assistance, le délégué technique bénévole de la Fondation du Patrimoine Alain Eschenlauer a garanti que les dons iront à bien l’église de Mothern. « Nous sommes contrôlés tous les trois mois par des cabinets d’experts-comptables », a-t-il expliqué, précisant que plus le montant récolté est élevé, plus la Fondation du Patrimoine mettra au pot. Il a également rappelé que même si les dons peuvent être anonymes, ceux qui transitent via le conseil de fabrique ne pourront pas donner lieu à un reçu fiscal — les dons sont en effet déductibles des impôts (*).

Les travaux, qui débuteront en juin, devraient durer cinq mois (tranche conditionnelle). « L’église pourra être momentanément fermée pour des raisons de sécurité, mais nous trouverons des solutions pour les offices », a promis le maire.

L’église en six dates

960 :
La première église est orientée vers le presbytère et mesure 17 mètres sur 9.

1778 :
La population ayant doublé, l’église est agrandie dans le style gothique tardif et l’orientation actuelle choisie. Un bulbe est installé en haut du clocher surélevé.

1841 :
L’orgue Stiehr-Mockers est installé.

1853 :
La foudre tombe sur l’église, qui est en grande partie dévastée. Le plafond est remplacé par un toit charpenté à l’intérieur.

1922 :
Après la réquisition des cloches en 1917, trois nouvelles cloches sont installées, la plus petite étant baptisée Jeanne-d’Arc. La fenêtre du toit et la chaise pour le guet dans le bulbe attestent de l’utilisation du clocher pour la défense lors de la guerre.

2009 :
Rénovation intérieure de l’église.